L’Amazone Tassi Hangbe,
Dire aujourd’hui que Tassi HANGBE a régné sur le trône de HOUEGBADJA dans le royaume du DANXOME entre 1708 et 1711 serait presque une Lapalisse car cette vérité est désormais intégrée
comme partie de l’histoire du Danhomey, comme un patrimoine inaliénable. C’est une identité, n’en déplaise à ceux qui hésitent toujours pour la reconnaissance de cette fierté nationale au panthéon de tous ceux et de toutes celles qui comptent dans l’histoire de ce pays.
On ne saurait parler du Benin sans faire référence a cette dame qui a créé l’armée
des agodjies, cette dame, véritable avant-gardiste dont le règne, plein d’initiatives porteuses et de bravoures de guerre, continue d’être considéré par certains, comme une profanation du trône de DANXOME et une atteinte au système patriarcal établi.
Heureusement, les temps changent, les langues se délient, la vérité sort de sa cachette. L’histoire,
la vraie, est têtue. Au lieu des quelques bribes auxquelles nous avions droits dans le passé, aujourd’hui, lentement, mais surement, ce sont des pans entiers de la vie des amazones et donc de Tassi Hangbe qui sortent pêlemêle, pendant que les professionnels de l’histoire, font le nécessaire, Pour le moment, les bonnes âmes en quête de vérité historique s’arrachent ces pans d’histoire qui
arrivent à compte-goutte. Les choses se mettent en place.
Depuis février 2022, l’histoire des amazones du Danxomey se lit dans tous les sens dans l’exposition qui a lieu au palais de la Marina. Tassi Hangbe trône en bonne place au milieu de ses paires, oui, le tam-tam et le pilon sont alignés ; quant aux amazones, les minons, elles sont présentes dans toutes les sections de l’exposition, retour du patrimoine, restauration, aussi bien que dans la partie contemporaine ou les œuvres de nos artistes, véritable explosion de couleurs et
de créativité brillent de mille feux devant les visiteurs éblouis par tant de beauté si proche d’eux, in house ! Une véritable révélation qui nous ferait presque oublier les chefs d’œuvres de finesse, butins de guerre repris aux chasseurs de l’autre cote. Et on se dit, satisfait, ah oui, les chiens ne
font pas des chats. Les contemporains ont eu de qui tenir.
Dans ce dédale d’œuvre ou tout nous rappelle notre histoire, on se tourne encore vers la Tassi Hangbe, les esprits s’agitent, les béninois.e.s trépignent d’impatience. On reconnait, on salue au passage, le courage des autorités actuelles dans leur volonté de prendre en compte le besoin de vérité des enfants de ce pays, oui, le besoin de voir le pays reconnaitre enfin Tassi Hangbe pour ce qu’elle a été, pour le rôle qu’elle a joué, bref cette femme dont les béninois.e.s sont si fier.e.s!
On comprend donc aisément les supputations et autres surenchères devant ce qui se dévoile depuis quelques jours du gigantesque emballage vert sur la marina depuis des mois. C’est Tassi Hangbe, disent certains, alors que d’autres martèlent, oh que non, c’est Nanga. Presque une semaine de suspense finalement résolu par un bref regard sur notre récente histoire. En effet, un bref extrait du conseil des ministres du 17 juillet 2019 nous enseigne que cette statue, ce monument dont la réalisation rentre dans le cadre d’un vaste programme initié par le gouvernement pour des aménagements urbains et paysagers en cours de réalisation
.
L’artiste sculpteur Li-xiangqun de la société Beijing Huashi Xiangqun Culture et Art Co., a été retenu après plusieurs consultations nationales aussi bien qu’internationales pour renforcer dans la mémoire collective, l’histoire des amazones du Danhomey. C’est une amazone, donc.
Mais à quand la réhabilitation historique qui précèdera la restauration du palais du palais
de la Tassi Hangbe ? A quand la relecture de nos livres d’histoire